Il fût un temps, bien avant que le jeu vidéo ne se résume à Koloff et à Fifa, les joueurs raffinés, s’éclataient sur PC. Non, pas le misérable petit PC portable en plastoc sur lequel tu me lis,  mais sur des engins imposants, composés  d’une tour énorme faisant un bruit d’hélicoptère et d’un écran 15 pouces de 25 kg.  Si toi aussi, dans les années 90, tu as convaincu tes parents de consacrer deux mois de salaire dans cette machine « pour faire tes devoirs », tu sais de quoi je parle. A cette époque, les 64 Mo de ram des machines les plus véloces permettaient toutes les audaces vidéoludiques. On jouait à des jeux flattant l’intellect et l’imagination du gamer tout en lui laissant une totale liberté d’action. Parmi les moult RTS et simulations du marché, il en est une qui tirait son épingle du jeu : Sim City. Ce titre splendide se targuait de réaliser le fantasme de bon nombre de joueurs : Créer son monde ou plutôt sa ville, à son image et manipuler tous les éléments impactant son évolution, à sa guise. Equipé du pouvoir divin, vous pouviez créer, détruire, modifier et observer l’effet de vos actes.  EA remet le couvert cette année avec un 5ème opus  prometteur utilisant la pleine puissance des machines actuelles et les possibilités offertes par internet.  Vous le verrez, le résultat est pas mal, enfin si toutefois vous parvenez à vous connecter aux serveurs 🙂

Synopsys 

Tel un prince du Qatar, le monde est votre terrain de jeu. Vous achetez des parcelles de terres totalement brutes sur lesquelles vous allez venir bâtir une ville moderne.  Il faudra commencer par construire une autoroute pour que les gens puissent y accéder, des habitations pour s’installer, des zones industrielles pour travailler et tout un tas de services pour améliorer leur quotidien (Transports en commun, Soins de santé, divertissements, Stade de Foot, …).  Vu que votre budget sera un peu plus limité que celui d’un Qatari, vous devrez opter pour les bonnes priorités et vous occuper de la gestion macro et micro-économique à bon escient, afin de contenter tout le monde.  Une fois votre ville prospère, vous pourrez développer quelques spécificités propres à chaque terrain (Charbon, Pétrole, …) pour vous enrichir et nouer des partenariats avec les villes voisines, en nourrissant des desseins de grandeurs toujours croissants. Taquin, le jeu pourrait bien vous envoyer des catastrophes en tout genre pour vous compliquer un peu la tâche.

Game Play

Le jeu dispose d’un HUB très bien implémenté qui permet d’afficher sa ville en mettant en avant certains éléments à gérer :

– Les routes
Le type de route que vous installez aura un impact sur le type de bâtiments créés : sur un chemin de terre vous aurez des petites bâtisses ou des caravanes alors que sur une grosse avenue vous finirez par avoir des buildings modernes

– Les zones
3 zones disponibles : Résidentielle, Commerciale et industrielle. Il faudra trouver un bon équilibre dans leur intégration sur votre territoire

– L’électricité, l’eau et la gestion des eaux usées
Afin de combler la demande toujours croissante en eau et en électricité de vos citoyens et industries, il faudra gérer vos productions locales ou importées des villes voisines. Vous placerez éoliennes, centrale nucléaire et châteaux d’eau et veillerez au bon déroulement de la production. Le traitement des eaux usées est par exemple très important pour que vos Sims ne tombent pas malades.- – ServicesAfin de rendre la vie plus agréable à vos citoyens, un tas de services devront être implémentés et ajustés en permanence au fur à mesure que votre ville croit (Déchets, Pompiers, Soins de santé, Police, Ecoles et transports en commun). L’essor démographique de votre ville dépendra essentiellement de la bonne gestion de ces services.

– Les parcs et bâtiments communaux
Symboles de votre réussite, une belle mairie ainsi que des parcs, monuments, terrains de foot ou parcs aquatiques, permettront d’améliorer la valeur résiduelle des bâtiments avoisinants et de contenter vos habitants.

Des options complémentaires sur le hub permettent de gérer d’autres éléments:

-La région et les villes limitrophes
C’est ici que vous pouvez gérer les échanges de services avec les villes voisines (Electricité, déchets, eaux usées, Transports, …).

-Les spécificités de la ville
Puits de pétrole, mine de charbon, entrepôts de marchandise, ici on retrouve les éléments spécifiques à votre terrain et qui permettent un peu de diversité entre les parties.

-Le nombre d’habitants et votre solde
Ces indicateurs sont le symbole de votre réussite. En cliquant dessus vous obtiendrez un détail précieux vous permettant de comprendre les mécanismes faisant évoluer votre population ou générant plus d’argent.

Des infobulles s’affichent tout au long du jeu sur les différents éléments lorsqu’une action de votre part est nécessaire.

J’ai fait un petit tour d’horizon des fonctionnalités en vidéo pour que vous puissiez visualiser tout ça :

Technique

Contrairement à ma première impression mitigée lors de la beta (Voir Preview), le résultat technique ici est impressionnant. La ville très détaillée s’active comme une fourmilière et l’on peut zoomer et observer le moindre détail. Les graphismes sont somptueux pour un jeu de ce style et la diversité des bâtiments rend le tout très réaliste. Les vues en « couches » proposent d’afficher votre ville en filtrant des activités spécifiques. En plus d’être très beau, le tout propose une ergonomie exemplaire permettant à chacun de s’adonner à ce type de jeu parfois un peu trop complexe. On regrettera tout de même que la taille des cartes soient aussi restreinte et que l’exercice exige une connexion internet permanente.

Inspirations et influences

Le jeu s’inspire de ses pères : Sim City, Sim City 2000, Sim City 3000 et Sim City 4 en proposant une expérience moderne s’appuyant sur les éléments clés aillant fait le succès de la série, ces dernières décennies. Je n’ai pas observé de grosses nouveautés ou d’éléments importés d’autres jeux de simulation si ce n’est la possibilité de jouer « en ligne » et d’échanger avec les villes voisines d’autres joueurs.

La conclusion SUBJECTIVE de ShortCuT

C’est un véritable plaisir que de retrouver ce style de jeu un peu oublié.  Très ludique, il  stimule la créativité du joueur et assurera le show durant de nombreuses heures. J’ai adoré faire mes routes, les repenser, imaginer ce que sera ma ville et finalement observer le résultat.  Je vois en lui un compagnon pédagogique idéal pour initier les plus jeunes à la bonne gestion et aux concepts de la vie (Choix, Dilemmes, Economie, …).  Dommage par contre que pour les joueurs initiés ils ne poussent pas la chose un peu plus loin (politique, taille des map, bourse, guerre, mafia…) car ça aurait pu être exceptionnel. Je comprends bien que le jeu ne puisse pas reproduire tout ce qu’il y a dans notre monde mais j’aurais apprécié qu’on survole un peu moins les concepts abordés. Ca permet par contre d’avoir un jeu accessible et séduisant et c’est sans doute le leitmoiv de l’éditeur. Le Mal du siècle… ou pas selon les opinions.

Un point sur le lancement en demi-teinte :

Le jeu avait déjà subi de nombreuses critiques quand les développeurs annonçaient qu’il nécessiterait une connexion internet permanente vers les serveurs EA. Comme ce fût le cas durant le week-end beta, lors du lancement, le jeu était tout bonnement inaccessible faute de serveurs capables d’assumer le boulot… un scandale pour les « early adopters » mécontents qui ne se sont pas gêné de le  clamer sur tous les réseaux sociaux. Après avoir affirmé qu’il n’était techniquement pas possible de rendre le jeu « offline » et qu’un hacker leur ait prouvé le contraire (avec une bidouille nécessitant 5 minutes…), EA a décidé de faire amende honorable en proposant un jeu gratuit aux gamers incommodés (Dead space3, Battlefield3, Medal of Honnor, … ). Tout est bien qui finit bien, les serveurs semblent tenir la charge à présent. 🙂

Merci à Vega pour la relecture