Il a fallu plus de 5 ans au studio CDProjekt pour développer la suite tant attendue de The Witcher (sorti au préalable sur PC en mai 2011), il arrive après une année d’adaptation sur la Xbox360.
Le développeur nous invite à (re) découvrir la suite de l’aventure dans cette version Xbox360 qui bénéficie de quelques ajouts bien agréables d’où son nom de « Enhanced edtition ».

L’aventure nous accueille bras ouverts…

Pour les nouveaux joueurs de The Witcher, il est nécessaire de faire un petit résumé de l’épisode précédent et de son personnage principal, Géralt de Riv le sorceleur.

L’histoire principale de The Witcher est inspirée des écrits de l’auteur polonais Andrzej Sapkowski, et nous invite à entrer dans un monde sombre où la maladie, le racisme et les plaisirs de la chair règnent en maîtres. Elle pose quelques thèmes classiques abordés dans les récits d’héroïc-fantasy comme les guerres entre humains et non humains (elfes, nains et autres).
The Witcher fait partie de ces jeux où le thème abordé se veut volontairement adulte en confrontant le joueur à des problématiques pouvant être rencontrés dans la vie courante… on pourrait presque croire à une critique de notre propre monde avec ses joies et ses peines.

Le héros de l’histoire s’appelle Géralt de Riv, un sorceleur, des guerriers chasseurs de monstres et créatures surnaturelles ayant subi plusieurs mutations génétiques pour améliorer leurs aptitudes au combat. Ils disposent également de quelques pouvoirs magiques afin de les aider au mieux dans leurs différentes quêtes. Géralt semble faire partie des tous derniers représentants de cette lignée.

Le détail physique des Sorceleurs, les yeux jaunis par les multiples mutations permettant d’affronter leurs ennemis

Malheureusement, les développeurs n’ont pas pensé aux nouveau joueurs de The Witcher, et ne proposent pas un résumé à proprement parler du précédent volet. On se retrouve ainsi rapidement perdu dans l’histoire très riche de cette suite. Dès le début de l’aventure, on doit juste se contenter de quelques flash-back illustrés sous forme de comics pour tenter de comprendre le passé de notre héros. Mais malgré cet ajout, l’histoire reste très complexe à comprendre pour un joueur qui n’aurait pas eu l’idée de s’informer un peu sur le contenu du volet précédent.

Quelques comics illustreront l’intrigue principale du précédent volet

Dans le précédent volet, Géralt de Riv parvenait à sauver le roi Foltest d’une tentative d’assassinat perpétré par un autre sorceleur. Le jeu s’ouvre donc sur une cinématique magnifique nous montrant l’assassinat d’un autre roi, le roi Demawend d’Aedirn, par cet autre sorceleur, d’où le sous-titre du jeu.

Après cette cinématique, nous retrouvons notre héros aux côtés de sa compagne, Triss de Merigold, avant l’assaut du château de La Valette par le Roi Foltest. Ce dernier considère dorénavant Géralt comme son porte bonheur, et pense qu’il lui permettra de récupérer plus facilement ses deux enfants illégitimes des griffes de la sournoise baronne Louisa, la maîtresse des lieux, qui souhaite utiliser ces enfants pour renverser le roi et prendre possession de son royaume. Au cours de la bataille, tout ne se passera pas comme prévu car un dragon, censé ne pas se trouver sur le territoire, intervient et menace le succès de la mission. Après, plus rien… On retrouve ensuite Géralt enchainé en prison, obligé de raconter à son gardien la suite de l’assaut.

C’est à partir de ce moment que le joueur prend possession du héros, durant une phase qui pourrait être assimilée à une sorte de petit didacticiel interactif.

Le roi Foltest ne sera pas avare en compliments à votre égard

Un scénario en béton armé !

Ce qui frappe tout amateur d’héroic-fantasy, c’est la richesse du scénario de The Witcher 2. On sent un véritable travail d’écriture pour que le joueur se sente devant une véritable œuvre où l’histoire est tout aussi importante que le jeu.

À l’instar d’autres jeux du genre, le joueur est régulièrement confronté à des choix d’orientation au cours de l’aventure, qui influencent le déroulement du scénario. Les choix effectués ont un impact sur la façon dont les PNJ perçoivent Géralt, et sur les prochaines interactions que vous aurez avec eux.Allez vous décidez de sauver le peuple ou serez vous impitoyable avec lui ?

Une bande sonore à la hauteur de l’aventure…

La bande sonore de The Witcher 2 pourrait être comparée à des bandes sonores de grands films, tellement celle-ci se veut immersive et nous invite à l’aventure et à l’héroïsme. Toutes les compositions musicales sont baignées d’accents épiques.

Les effets sonores n’ont rien à envier à la musique générale du jeu et ceux-ci se révèlent vraiment réussi. Ils impliquent le joueur encore plus dans l’aventure, les villages sont vraiment vivants, on entend souvent les différents PNJ racontant leurs vies à qui veut bien l’entendre, ou le bruit du marteau du forgeron lorsque l’on passe près de lui.

Il est à souligner que le jeu est intégralement doublé en français, et qu’un effort tout particulier a été réalisé dans les dialogues. Tous les PNJ ont différentes intonations, différents accents ou différentes attitudes. Par exemple, les elfes ont une voix un peu plus haut perchée pour marquer leur beauté et leur grâce vis-à-vis des autres races, les nains ont une voix plus bourrue, etc. Certaines voix sont un peu moins convaincantes que d’autres mais cela ne choque pas énormément.

Mon dieu, mais c’est beau, c’est maniable… pas de points faibles ?

Les joueurs ayant joué au volet précédent se souviennent de la qualité graphique du jeu. Et bien pour cette suite, CDProjeckt nous démontre une fois de plus la qualité de son studio en nous proposant un jeu d’une beauté rarement atteinte sur nos consoles de salon.

Le jeu fourmille de détails en tout genre, les visages sont expressifs, et on sent que le studio a accordé une grande importance à l’aspect graphique du jeu, afin que les joueurs soient bercés par cette aventure. Malheureusement, au fil du jeu on se rend compte que le travail est parfois un peu inégal car certaines personnages se révèleront bien mieux modélisés que d’autres.

Le jeu offre une bonne distance d’affichage avec parfois quelques soucis de clipping (décors se construisant sous nos yeux) ou des bugs d’affichages sur certains décors, mais rien qui gêne la progression générale dans le jeu.

On regrette qu’il soit un peu difficile de bien voir les objets-clé à récupérer, et les objets lâchés par les ennemis. Pour compenser un peu ce problème, Géralt peut utiliser son médaillon pour identifier les objets à récupérer, mais son effet est limité et prends du temps à se recharger avant une prochaine utilisation. Cela nuit à la visibilité générale du jeu, et complique certains objectifs, comme par exemple ceux il faut ramasser un certain type d’objet au sol dans une forêt.

Différents mini-jeu permettront de gagner quelques pièces d’or relativement utiles pour l’achat des armes et armures

Bien qu’il souffre d’une comparaison évidente avec son homologue PC, le jeu n’a pas à rougir de sa qualité graphique très correcte par rapport aux productions actuelles.

La maniabilité est parfaite à la manette, le confort de jeu est vraiment bien, et le héros répond très bien aux différents ordres.
Toutes les touches ont leur utilité et les combinaisons sortent toutes très facilement. Petit bémol, certaines actions auraient pu être assignées autrement, et se révélant peu évidentes à utiliser, comme la visée. On finit par s’y habituer avec le temps, sans que cela ne soit rédhibitoire.

Système de combat et durée de vie

Le système de combat est basé sur le timing, car il faudra arriver à bien gérer l’endurance du héros, son placement et le moment où l’on attaque. Il faudra être particulièrement attentif à bloquer les offensives ennemies afin d’éviter de se retrouver surchargé rapidement et risquer de perdre bêtement contre de faibles adversaires.
Il faudra donc arriver à juger efficacement son placement et l’utilisation des potions, qui devront être utilisées avant tout combat, ce qui sera un peu perturbant pour un joueur habitué aux jeux en semi temps réel ou l’on peut mettre le combat en pause pour prendre une potion fortifiante ou une potion de soins.

Géralt se veut assez polyvalent dans sa façon de combattre. Si l’on n’aime pas le combat au corps à corps, on peut utiliser différentes magies (feu, poussée, …) par le biais des signes, ou encore anticiper les rencontres en posant différents pièges pour bloquer la progression des ennemis ou les anéantir.

Géralt manie sa lame avec une dextérité exemplaire

La gestion des différentes potions oblige le joueur à passer par de l’alchimie lui permettant de les fabriquer, cela grâce aux différentes récompenses recueillies à même le sol ou sur les ennemis. L’originalité de ce système vient de la possibilité pour Géralt de réaliser des potions en remplaçant un ingrédient manquant par un autre.

Les armes, armures et pièges devront être fabriqués par les différents PNJ marchands du jeu à l’aide des objets récupérés au cours de l’aventure. Il faudra également avoir récupéré au préalable le plan ou le schéma des différentes pièces d’armures, ce qui oblige le joueur à chercher ces différents objets dans les décors et les donjons.
Chaque PNJ marchand est spécialisé dans un certain type d’objet, par exemple les nains sont spécialistes en armes magiques.
Bien sûr, ces différents schémas ou plans pourront être achetés au prix fort dans les boutiques, récupérés dans des coffres, ou des récompenses aux différentes quêtes.

L’évolution du personnage se fait grâce à de l’expérience obtenue durant les combats ou en réussissant différentes missions, ce qui impose que l’on passe pas mal de temps à combattre pour se préparer aux quêtes de plus en plus difficiles de l’aventure.
Certains boss seront bien compliqués à terrasser si on n’a pas pris le temps de monter un peu les statistique de notre héros. L’évolution du personnage est gérée dans un arbre de compétences, séparé en quatre segments bien définis.
Le premier segment sera celui où l’on apprend toutes les bases du combats (esquive, blocages, pose de pièges,…). Ensuite, dès que l’on aura atteint le niveau 8, on pourra explorer les autres segments de compétences comme l’art de l’épée, qui constituera le choix pour les joueurs souhaitant jouer tout au corps à corps, l’art de la magie pour les amateurs de la magie et du combat à distance, et finalement l’art de l’alchimie qui permettra de créer de meilleures potions au niveau de l’efficacité ou de leur durée d’utilisation.

Le challenge sera au rendez vous, certains ennemis et boss seront compliqués à terrasser

La durée de vie est relativement énorme, il faudra compter plus de 40 heures de jeu pour voir le bout de l’histoire principale. Comme le jeu fourmille de choix durant les quêtes et l’aventure, il ne sera pas étonnant de devoir recommencer celle-ci plusieurs fois si on a envie de savoir toute l’histoire du jeu en détail et si l’on veut obtenir toutes les récompenses que celui-ci peut offrir.

La conclusion SUBJECTIVE de Lionheart_Mike

On a affaire à un tout grand RPG! À l’instar de Skyrim, il faudra prendre le temps de jouer et de se laisser guider par l’aventure. Tout dans The Witcher 2 est une invitation à l’aventure. Malheureusement, je regrette certains choix du développeur dans le gameplay comme l’absorption des potions avant chaque rencontre, cela oblige à être constamment sur ces gardes, et on perd bien souvent bêtement contre un boss car il fallait être immunisé contre un poison violent.
Malgré quelques petits défauts discutables, il reste un tout grand jeu que tout amateur de jeux de rôle en temps réel se doit d’acheter !

Maniabilité : 4/5

Les commandes répondent au doigt et à l’œil, il est rare de louper une action à cause de la maniabilité.

Technique : 4/5

Tout suit à merveille, très peu de clipping et d’aliasing, parfois un ou deux bugs d’affichage mais rien de bien méchant !

Graphismes : 4/5

Graphismes exemplaires, la modélisation des visages a subi un boulot monstrueux et ce point influe énormément sur le ressenti du joueur dans l’aventure.

Bande son : 4/5

Les musiques sont très bien choisies et collent parfaitement à l’ambiance héroïque du jeu ! Les voix française sont correctes, même si on regrette que toutes les voix ne soient pas parfaites.

Originalité : 4/5

On a affaire à un RPG à l’occidentale, difficile de faire plus original que le premier volet. L’impact que le joueur peut avoir sur le scénario selon les choix qu’il fait est vraiment un plus dans ce style de RPG.

Durée de vie : 5/5

Durée de vie gigantesque. Plus de 40 heures de jeu pour en voir le bout et encore plus d’heures si on veut tout débloquer et faire toutes les quêtes annexes!

Scénario : 5/5

Scénario en or massif renforcé par une immersion du joueur dans l’univers du jeu ! Le ton mature utilisé renforce encore plus cette immersion.

Online : Pas noté !

Pas de multijoueurs en ligne sur ce soft. The Witcher 2 est avant tout une aventure qui ne se partage pas.

NOTE FINALE : 4,2/5