La 15ème édition de Retro Virus joue à nouveau la carte de l’arcade. Place à ma bornographie, pour les belles numéros 4, 5 et 6. Ces 3 bornes ont le point commun de marquer un  tournant dans ma quête aux sensations de luna park. En effet, après les essais sur bornes HS, je tombe sous l’influence des bornes japonaises, tout en me laissant séduire par ma première sitcab…
Une borne générique entièrement rénovée dans l’esprit Naomi, une borne Midway Cruis ‘n USA et une Sega Naomi, une vraie.
Bonne lecture, clap!

Borne 4 : Une dreamcab, inspirée par la Naomi

Comment ?

Je suis tombé sur cette borne de la même façon que pour les précédentes. Un beau matin, je déguste mon café devant mon écran de pc, je fais un détour par eBay, je scrute la catégorie flippers et jeux arcade et soudain, j’aperçois plusieurs bornes, très usagées, dans la région de Tongres. Chacune affiche un prix de départ de 1 euro. Qui ne tente rien n’a rien donc je lance un prix maximum de 20 euros pour 3 bornes du lot. Les deux premières m’échappent mais le modèle Combat Patrol n’est guère courtisé et je remporte la mise pour 17 euros. La borne annoncée « non testée », de surcroit en piteux état, attirait plus ma curiosité que mes ambitions en termes de WIP.

Quoi ?

Sur place, je découvre une borne bancale, pourrie au niveau du socle et sale tel un porcelet après un bon bain de boue. Déçu avant même d’avoir pu y gouter, je repars donc avec cette espèce de poubelle métallique dans la remorque. Je ne prends aucune précaution, la borne n’est pas ménagée et la road trip s’avère plutôt rapide. De retour dans mon atelier, je branche la borne par acquis de conscience, et là : Eureka. Elle fonctionne!

Wip ?

En ce qui concerne le WIP, j’ai ici exécuté le plus gros boulot de rénovation de ma collection. Je déconseille à tous les apprentis Borne-makers de se lancer dans ce genre de rénovation. Néanmoins, encore une fois, cette expérience a été riche en apprentissages et en découvertes. La menuiserie a volé la vedette au travail du métal de ma première borne, il a fallu remplacer les roulettes, construire une structure stable à la base, poncer toute la borne et la peindre. J’ai remplacé le plexiglas devant le header, remplacé le néon, rénové le panel, remplacé les contrôles par du full SANWA, intégré un écran VGA et faire imprimer les décos panels et header. Comme annoncé en intro, le but était de me rapprocher d’une Naomi. En effet, j’ai opté pour des contrôles SANWA, vifs et très sensibles, pour des sensations très nippones. Le blanc est évidemment un hommage aux belles de Sega. Le choix de l’écran VGA est lui aussi un clin d’œil à la Naomi, puisque celle-ci propose un affichage lui-même VGA. A savoir que la console Dreamcast affiche la plupart de ses jeux en VGA, il suffit dès lors de bricoler ou d’acheter un Dreamcast VGA câble. Le point le plus sensible est la gestion des contrôles. En effet, la seule façon de relier la console Dreamcast et les contrôles du panel, est de hacker deux manettes de Dreamcast, et d’assurer les branchements de la console, vers les manettes, elles mêmes déviées vers chaque touche du panel.

Prix de revient et conclusion
Malgré un prix de départ à 17 euros, cette borne m’a couté environ 500 euros. Une Dreamcast, deux hack pads, les stickers, le DC VGA, les sticks, les boutons, le câblage et surtout le bois et la couleur ont fait monter l’addition pour le plus grand étonnement de ma bourse. L’expérience a donc été terrible, jouer dans ces conditions est divin mais à ce prix, le marché arcade offre d’autres opportunités bien plus sexy et ambitieuses.

Une sitcab Midway, Cruis ‘n USA

Comment ?

Comme je vous l’avais déjà dit, Trunks a eu des mots cruels lors de notre première transaction arcadienne : « Félicitations, te voilà propriétaire de ta première borne… » mais ce que j’avais omis de préciser, c’est qu’il avait enchainé avec « … et après, tu verras, ce seront les sitcabs qui te feront de l’œil ». C’est ainsi qu’en surfant sur eBay, les mots de mon tuteur arcadien résonnèrent telles des injonctions divines. En effet, une sitcab Midway-Nintendo, Cruis’n USA, single et toute fraiche, me tendait les bras avec, cerise sur le gâteau, une livraison pour 50 petits euros.

Quoi et WIP ?

Concrètement, cette borne de course automobile est arrivée dans mon antre arcadienne dans un état impeccable. Un siègenoir, des sides Midway mauves du plus bel effet, un écran 25 pouces non marqués, un header rétro-éclairé, un monnayeur fonctionnel et un volant avec retour de force. Cette borne n’attendait qu’à être montée. Le soft en soi, n’a pas le panache des licences phares de chez Sega mais symbolise tout de même une époque charnière du jeu vidéo. Cette collaboration Nintendo Midway, visait à doper les statistiques de Nintendo dans un monde dominé notamment par la bande à Sonic. Au passage, Nintendo assurait une campagne de séduction pour des jeux sensés attirer un public qui se laisserait séduire par le slogan « coming to your home in 1995 only on Nintendo Ultra 64 » ! Et oui, les titres phares des bornes de cette génération n’étaient autres que Killer Instinct, Cruis‘n USA,… Ce dernier est donc fun, accessible et emprunte des parcours typiquement US. Les véhicules sont variés, du Hummer-like, à la belle Italienne rouge, tous les ingrédients sont réunis pour assurer le spectacle. Toutefois, la prise en mains manque de punch et les interactions avec les éléments périphériques sont juste molles.

Prix de revient et conclusion

Pour la somme de 350 euros, cette borne m’a donc été livrée, branchée et testée. Je l’ai gardée quelques mois, l’ai revendue au même prix et j’ai passé quelques moments sympathiques à bord. Par-dessus tout, j’ai ressenti la jouissive satisfaction de compter parmi mes biens rétro-ludiques, une borne d’arcade automobile.

Une Naomi boostée next-gen

Comment ?

Si vous m’interrogez sur les bornes que j’ai possédées et celles que j’ai préférées, je vous répondrai probablement « NAOMI ». Littéralement « BELLE » en japonais, cette borne symbolise à elle-seule une des générations les plus exigeantes des salles obscures. Oubliez toutes les bornes que j’avais eues avant. Toutes mes vaines tentatives de reproduire ce graal m’ont donc mené à cet achat compulsif. De bouche à oreille, le monde de l’arcade étant très petit, j’ai eu écho de cette opportunité : Une borne Sega Naomi.

Quoi ?

Fonctionnelle, équipée d’un panel 2 joueurs, 3 boutons par joueur et du jeu Virtua Striker, cette babe de

Sega avait déjà bien vécu. Comme très souvent, le panel était marqué par les traces de cigarettes, les joysticks avaient dégustés et la fraîcheur n’était plus au rendez-vous depuis quelques années. Le jeu quant à lui est tout simplement aussi culte qu’exigeant.

Wip ?

J’ai déjà narré les étapes de ce WIP légendaires dans un article précédent. Pour les absents, notez que j’ai démonté toute la machine,  repeint la partie supérieure en noir, ainsi que le panel. J’ai remplacé les boutons et en ai ajouté 3 par joueur. Pour assurer la fête à l’intérieur, j’ai remplacé le système d’origine et le cultissime jeu de football par une Xbox 360. Celle-ci est reliée à la Naomi via un câble VGA (sortie d’origine de la Naomi) et 2 hacks de manettes filaires 360 assuraient la transition console – borne.

Prix de revient et conclusion

Ce projet s’est avéré un peu plus onéreux que les précédents, 350 euros pour la borne, environ 200 euros pour une 360 d’occase et les deux manettes hackées et environ 300 euros de matériel divers, l’addition finale flirtait avec les 1000 euros. Néanmoins, le plaisir de jouer avec du full Sanwa, la qualité d’image de la 360 en VGA, les titres telles que Virtua Fighter 5, Street Fighter 4, Tekken Tag Tournament et autres friandises du XBLA, ajoutés à la Classe de l’objet Naomi, ont fait de cette borne, ma favorite.

Une fausse Naomi, une sitcab de seconde zone et une princesse blanche : Conclusion

J’ai voulu faire des économies en m’approchant des classiques de l’arcade mais outre le plaisir d’aller au bout de son projet, je n’ai pas profité des deux premières expériences relatées ci-dessus. Par contre, l’aventure Naomi a été exaltante de a à z. La morale de cette histoire, m’a donc appris que mieux vaut patienter pour l’objet de ses convoitises que de compenser par des clones qui ne feront illusion que quelques temps…