L’e-sport, c’est aujourd’hui le premier marché culturel en termes de recettes à l’échelle de la planète. Ce secteur génère des revenus croissants chaque année qui devraient continuer, malgré le ralentissement des activités événementielles dû à la crise sanitaire. On prévoit ainsi 25 millions d’euros de recettes en 2021 et jusqu’à 30 millions d’euros en 2022 ! La scène e-sport luxembourgeoise, elle, n’en est encore à ses balbutiements : elle n’est encadrée que depuis juin 2020 par la Luxembourg Esports Federation ou LESF. De ce fait, l’e-sport au Luxembourg n’est pas encore un domaine où il est facile de percer : beaucoup d’appelés et peu d’élus… Voyons un peu ce qu’implique de vivre des jeux vidéo dans le grand-duché, que ce soit sur les jeux en ligne ou à proprement parler dans l’e-sport.
Les jeux en ligne au Luxembourg
Avant de parler du monde de l’e-sport au Luxembourg, faisons déjà un petit état des lieux sur les jeux en ligne. Même si les gens vivant sur des sites de poker et casinos en ligne ne sont pas à proprement parler des gamers, il nous semblait intéressant d’en parler, car le pays offre la possibilité de vivre de ce genre de passion sans problèmes. En effet, si le Luxembourg adopte une politique proche de la France avec sa Loterie nationale qui doit en avoir le monopole, il le fait avec une différence notable : la législation autorise à jouer sur tout casinos en ligne étrangers ou sites de machines à sous. Aucune expulsion en perspective donc ni aucun souci avec les banques luxembourgeoises, à l’inverse de certains pays qui voient d’un mauvais œil ce genre de revenus débouler sur vos comptes !
L’e-sport à proprement parler
Le développement de l’e-sport au Luxembourg peut s’observer à travers l’apparition de la ligue luxembourgeoise et d’un engouement certes récent, mais fort pour les compétitions. Cela dit, il connaît encore quelques limites qui freinent son développement.
La Post Esport League
Tout indique que les offres d’emplois dans le secteur du gaming au Luxembourg vont se multiplier rapidement dans les années qui suivent. Post Luxembourg, l’opérateur historique de téléphonie et d’internet, a en effet lancé la première ligue d’e-sport au Luxembourg. La création de la Post Esport league, soit la première ligue dédiée aux jeux vidéo au Luxembourg, ainsi que l’organisation de plusieurs championnats axés e-sport dès 2020, sont autant de points positifs pour l’avancée du secteur dans le pays.
L’événement phare, la LGX
Les compétitions e-sport au Luxembourg sont de plus en plus suivies avec surtout la Luxembourg Gaming Xperience, ou LGX.
La première édition de cette convention fédérant e-sport et culture avait déjà réuni 2500 visiteurs lors de son lancement en 2016. Ce chiffre était passé à 14 000 pour son édition 2019, et même si elle n’a été suivie qu’online en 2020 à cause de la pandémie, cela laisse entrapercevoir un intérêt croissant pour ce secteur. Ainsi les joueurs peuvent s’affronter sur tous les jeux à la mode, Overwatch, FIFA et Rocket League, mais surtout League of Legends, dont les championnats du monde battent chaque année des records d’audience.
Un pays encore trop conservateur niveau financements?
Cela dit, la fédération regrette encore le manque de reconnaissance du métier de gamer au Luxembourg et aimerait que la discipline soit considérée comme un sport à part entière afin de débloquer les fonds pour former les jeunes talents et développer des infrastructures encore à la traîne. La plupart des joueurs des équipes luxembourgeoises sont en effet étrangers, comme chez 4Elements, ou seuls 2 sont luxembourgeois sur une trentaine de joueurs. Il faut dire que niveau salaires c’est un peu les montagnes russes : si la plupart des rémunérations proviennent du sponsoring ou du streaming sur Twitch, la plateforme dédiée d’Amazon, beaucoup de joueurs peu connus sont aujourd’hui freelance avec des salaires qui peuvent être de l’ordre de 400 euros. Un peu léger pour vivre au Luxembourg…
En conclusion
Le Luxembourg s’est lancé assez tardivement dans l’e-sport, même si on perçoit déjà via les événements locaux un très grand potentiel. Malgré une volonté de développement notable dans le secteur high-tech et des avantages bancaires qui favorisent les étrangers à s’y installer, ce secteur est malheureusement encore un peu à la traîne pour le moment. Cela évoluera, mais le manque de reconnaissance par les institutions publiques et la grande concurrence dans un domaine où seuls les meilleurs peuvent réellement gagner leur vie correctement rendent la tâche de s’y installer pour vivre des jeux vidéo assez ardus.
À très bientôt sur Be-Games.
Gwen