La gravité découverte par ce cher Newton est mise à mal dans Inversion.
Voyons voir ce que nous réserve cette nouveauté de Namco Bandai.

Un scénario de série B

Vous incarnez Davis Russel, policier de Vanguard, qui va se retrouver, bien malgré lui, au premier plan d’une invasion extra-terrestre menée par des sortes humanoïdes répondant au doux nom des « Lutadores ».
Après une cinématique peu convaincante et bourrée de clichés de série B, vous entrez dans la première phase du jeu accompagné de votre collègue, un certain Léon (rien à voir avec la classe du héros de Résident Evil), qui vous aidera à rejoindre votre appartement pour retrouver votre famille et la mettre à l’abri de l’assaut de vos nouveaux ennemis.
Une fois arrivé à celui-ci, après de multiples détours, vous retrouvez votre femme qui ne jouera pas un grand rôle mourant dans vos bras lors d’une scène cliché typique à ce genre de productions. Notre héros n’aura de cesse de tenter de retrouver sa fille soit disant enlevée par les Lutadores.
C’est en tant qu’esclaves des Lutadores que l’aventure de nos chers Davis et Léon commence…

Gears of Inversion ?

Ce qui frappera les habitués des third person shooter, c’est la ressemblance quasi-identique du jeu avec Gear of War. Des armes, au système de couverture, en passant par la maniabilité tout semble avoir été copié du titre de Epic Games. Pire la position et la manière de courir de Davis est pratiquement identique à celle de Marcus Phoenix, la carrure et l’humour en moins.

Un peu trop classique ?

Plus vous avancez dans l’aventure et plus le titre s’enlise dans des choix douteux de gameplay mis en exerguent par un level design beaucoup trop basique et très peu inspiré. Cela pousse le joueur à faire les même actions à répétition. Le schéma général des différentes phases de jeu se base toujours sur le même déroulement. Vous avancez, vous vous placez en couverture, vous éliminez quelques Lutadores qui sont munis d’une IA peu développée les obligeant à se comporter comme de la chair à canon, vous passez ensuite à l’écran suivant et recommencez le même enchaînement.
Au final, les différentes phases de jeu finissent toutes par se ressembler (à l’instar des ennemis qui se ressemblent tous tels des clones). Malgré les rares occasions de coupure de ces phases par des énigmes basées sur la gravité, vous finissez par vous ennuyer très rapidement et ne prenez aucun plaisir à découvrir l’histoire du jeu.

Parlons de la gravité censée être l’ajout qui doit apporter toute son originalité à Inversion. Il faut constater que ce n’est absolument pas le cas. L’ « arme » de gravité, le GraviLink possède deux fonctions. L’une a pourobjectif de soulever les objets du décor, l’autre de les alourdir. Toutefois, suite au manque de munitions (car oui dans Inversion la gravité est comptée en munitions…), le joueur sera obligé de se montrer très économe dans son utilisation. Son utilisation est tellement peu précise et anecdotique en combat que vous finissez par l’utiliser uniquement lors des énigmes (extrêmement simples, comme, par exemple, soulever un morceau de décor pour passer…). Le GraviLink permet également de mettre à profit les débris soulevés par la gravité pour les envoyer sur les ennemis. Le manque de précision de cette fonction la rend tout aussi inutile que les autres mais est étrangement obligatoire à utiliser pour mettre au tapis certains boss.

On peut tout de même saluer le travail des développeurs sur les mises en scènes des phases de gravité, scriptées ou non, qui se montrent agréables à l’œil et plutôt impressionnantes surtout au point de vue artistique. Technique et jouabilité

Le moteur du jeu est basé sur le Geo-Mod, le moteur 3D déjà vu dans Red Faction : Guerilla en 2009 qui permet une destruction plus ou moins complète des décors. Grâce à lui, le jeu garde une fluidité et un graphisme correct bien qu’en dessous des ténors du genre. Seuls les effets de particules liés à la destruction des décors et les effets scriptés de la gravité remontent un peu le niveau général du jeu. Cependant, celui-ci se montre beaucoup trop faible pour une production datant de juillet 2012.
La jouabilité reste correcte sans être exceptionnelle. Malgré tous ses défauts, une idée sort du lot via les positions de couvertures mobiles telles que des chariots de mine. Néanmoins, cette surprise passée, vous retrouvez une jouabilité très (voir trop) similaire à Gears of War.

Conclusion

Il est difficile de se prononcer sur Inversion tellement le jeu est inégal, partagé entre de trop rares phases de jeu liées à la gravité et les défauts habituels des third person shooter. Je n’aborderai pas le mode coopératif (que j’ai cherché en vain dans les menus) ou le mode en ligne, impossible à tester par manque de candidats sur ce mode. Ajoutez à cela une difficulté mal dosée parfois trop facile et parfois trop exigeante et une durée de vie trop faible (moins d’une dizaine d’heures sont nécessaires pour voir la fin du jeu). Tous les éléments négatifs mis bout à bout et le fait qu’il pompe 80% de ces idées des autres jeux du même genre, me permet de conclure que Inversion a bien du mal à se faire un nom, mais ce n’est pas un mauvais jeu pour autant. Il reste coincé dans les jeux de seconde zone tout juste bon pour s’occuper lors d’une après-midi pluvieuse.

NOTES

Graphismes : 2,5/5
Corrects mais sans plus, on attend beaucoup plus d’une production de juillet 2012.

Scénario : 3/5
Tout juste moyen, peu inspiré et digne d’une série B à petit budget.

Technique : 3/5
Le jeu gagne quelques points pour les effets de gravité bien mis en scène.

Jouabilité : 2,5/5
Sans surprise, elle reste très classique.

Note finale : 2,5/5
Inversion est l’archétype du jeu voulant toucher à tout en le faisant de la plus mauvaise manière.

VIDEO