Annoncé à grands coups de publicité en tout genre, le Wonderbook est la nouvelle trouvaille de Sony, à mi chemin entre le livre et le jeu vidéo. Voyons ce que nous réserve cet ouvrage rempli de magie.

C’est en juin 2012 que Sony dévoile les premières images et vidéos du Wonderbook. Lors de leurs diffusions, il était très difficile de se faire une idée sur l’accessoire et ses possibilités, Sony se limitant à sa palabre équivoque et peu explicite : la réalité augmentée.

Un simple livre ?

Ces codes sont la clé de la magie de Book of Spells

Ces codes sont la clé de la magie de Book of Spells

Sous sa forme la plus brute, le Wonderbook se présente comme un livre où chaque page illustre une sorte de code visuel pouvant être interprété de plusieurs façons par la caméra PlayStation Eye. C’est pourquoi il est vendu en pack comprenant ce fameux livre et le jeu Book of Spells, que je vais me faire un plaisir de vous présenter dans ce nouveau test made in Be-Games.
Il est important de savoir que Sony s’est assuré les services de la romancière J.K. Rowling pour créer Book of Spells, le premier soft utilisant le Wonderbook. Il ne sera donc guère étonnant que son univers nous envoie directement sur les bancs de l’école de Poudlard, tout droit issus de la saga Harry Potter. Il parait donc préférable de manifester un minimum d’intérêt pour les aventures du sorcier à la balafre aussi célèbre que notre Manneken -pis national, pour apprécier l’expérience. Ce choix peut être risqué pour Sony car plusieurs personnes sont encore très réfractaires à l’univers si particulier du sorcier.
Si comme moi, vous avez été bercé par l’aventure de monsieur Potter, vous êtes le client idéal. Dès lors, je vous invite à continuer votre lecture sous peine de finir à la prison d’Azkaban dans les plus brefs délais.

Tout pour devenir un « vrai » sorcier !

Bien que amusantes, ces histoires sont assez rébarbatives.

Bien que amusantes, ces histoires sont assez rébarbatives.

Une fois le disque inséré et lancé dans la PS3, nous sommes conviés aux réglages habituels utilisant le PlayStation Eye : la luminosité, l’emplacement ou l’angle de la caméra. Après cette étape plutôt fastidieuse, nous sommes prêts à pousser les portes de l’école de magie.
Tout débute par le choix de sa propre maison, oui à contrario des films, celle-ci n’est pas imposée. Même si tout le monde sait que les vrais héros sont à Gryffondor. Ensuite, vient le choix délicat de la baguette. Choisirez-vous la réplique de la badine d’Harry ou vous laisserez-vous tenter par une copie de celle de « celui dont on ne doit pas prononcer le nom » ? Malheureusement, ce choix n’est qu’esthétique et n’aura quasiment aucune influence sur le jeu.
Bien équipé, il est temps de découvrir, au fond de la réserve de la bibliothèque, le fameux « Book of spells » rédigé par la sorcière Miranda Fauconette (si vous avez été frappé par le sort « oubliettes », une chouette histoire vous rappellera ses exploits). Il permettra d’apprendre pas moins de vingt sorts différents, au cours de 5 chapitres pouvant être découverts dans l’ordre que l’on souhaite, tant que le premier (servant de didacticiel) ait été correctement bouclé.

On retourne à l’école

Les enfants (ou les fans inconditionnels de Harry Potter) représentent le public cible du book of spells, mais la présence d’un adulte reste nécessaire pour conseiller et apporter de l’aide afin d’accomplir certaines actions. De plus, il faudra s’assurer que le livre reste constamment en place et soit correctement reconnu par la caméra. Outre ce léger souci, le jeu se montre très immersif et émerveillera petits et grands, grâce à quelques scènes prenant place dans une sorte de théâtre magique. Ce dernier illustre chaque sortilège et le replace dans son contexte historique. Ces histoires s’avèrent interactives et demandent au sorcier débutant de compléter certaines phrases, pour s’assurer que la narration se passe au mieux.
Ensuite, il suffira de pointer l’une ou l’autre illustrations du livre pour qu’une activité se mette en route ; cette étape, bien que simple, demandera tout de même plusieurs manipulations du grimoire afin de profiter au maximum de la réalité augmentée (par exemple : il faudra pencher le livre pour regarder au fond d’un puit lors de l’apprentissage du sortilège Incendio) et requerra à nouveau, pour les plus jeunes joueurs, l’aide appréciable d’un adulte pouvant saisir plus facilement les injonctions de la voix off.

Il faut manipuler le livre pour faire certaines actions

Il faut manipuler le livre pour réaliser certaines actions

L’apprentissage des sortilèges est détaillé en 4 étapes. Tout débute par l’histoire racontée par la voix off de « Little Big Planet », via le fameux théâtre interactif expliqué plus haut. Ensuite vient l’incantation à lire à haute voix, puis un exercice sur le mouvement de la baguette nécessaire pour le réaliser, suivi d’un petit entrainement essentiel, avant de tenter le mini examen sous la forme d’une épreuve évaluée. L’objectif étant ici de prouver la maitrise de celui-ci en « situation réelle ». Ce test peut aller du replantage de jeunes « Mandragore » grâce au sort Wingardium Leviosa ou encore, une bataille contre un filet du diable avec le sort Lumos. Cette épreuve transforme littéralement l’environnement du joueur en un lieu bien connu de Harry Potter (Salle de Botanique, salle de classe de magie ou encore alentours du château), et permet, en cas de réussite, de gagner les précieux points de maison (ainsi que quelques bonus visuels) si évocateurs pour les habitués de la fiction de Mrs Rowling.

Quelques défauts plutôt « gênants »

Le sort de feu est assez impressionnant !

Le sort de feu est assez impressionnant !

Il est temps de passer aux points négatifs du jeu, car bien que l’aventure se veuille la plus immersive possible, celle-ci n’est possible que grâce à plusieurs conditions assez contraignantes. Tout d’abord, il est relativement important de prévoir une pièce bien éclairée, sous peine de voir le livre disparaitre par le plus grand des mystères. Sauf si on possède une source de lumière puissante (halogène ou lampe de bureau), il faudra faire une croix sur le jeu en soirée. Le second problème vient de la place relativement importante nécessaire devant votre télévision, bien que peu important au début, ce critère se montrera intransigeant lors des épreuves de sortilèges. Par conséquent, je vous conseille de prévoir une surface entre 1 et 2m² tout autour du livre pour s’assurer que tous les mouvements soient bien reconnus. Ces deux conditions, si elles ne sont pas respectées, peuvent entacher l’expérience pour les plus petits qui ne comprendront pas pourquoi l’une ou l’autre action ne fonctionnent pas.

Pour conclure, le wonderbook est un bon produit mais il doit encore faire ses preuves. Espérons que Sony pourra relever le défi en proposant un soft compatible, à la hauteur cette fois.

Conclusion subjective de Lionheart_mike

Le monde de Harry Potter est parfaitement retranscris tout au long des 5 chapitres.

Le monde de Harry Potter est parfaitement retranscris tout au long des 5 chapitres.

J’ai été longuement intrigué par le Wonderbook, pensant en premier lieu à un énième accessoire de Sony pour rentabiliser son PSmove, mais il faut bien reconnaître qu’ils marquent un bon point avec cet objet qui offre à la PS3, un titre immersif, basé sur le concept de réalité augmentée.
Néanmoins, malgré mon attachement à la saga du sorcier anglais, le jeu n’a pas rencontré mes attentes. L’imprécision et la difficulté à réaliser certaines actions ont rendu mon expérience laborieuse.
Personnellement, j’ai peu apprécié l’exhaustivité des histoires des sortilèges dont la narration rébarbative finit par lasser.
Ce combo Wonderbook/Book of Spells jouit d’atouts qui amuseront les plus jeunes, le temps d’un délire avec un guide responsable, mais à long terme, l’aventure risque bien de vous jouer un mauvais tour.

http://www.youtube.com/watch?v=ACgnqLQbWYw

Lionheart_mike

Un tout grand merci à Vega pour la correction.