C’est en 2010 que la saga Final Fantasy XIII a débarqué sur les consoles HD. En 2012, Square Enix a décidé de renouveler l’idée d’une suite à FF avec le Final Fantasy XIII-2 et nous voilà en 2014 pour l’épisode final de cette trilogie. Retrouvez dans ce test, mon analyse totalement personnelle de cette suite.

Un scénario plutôt intéressant.

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Snow est le « méchant » de l’histoire, la quête principale tourne essentiellement autour de lui.

Il y a plus de 500 ans que Ligtning s’est transformée en cristal et que sa sœur, Serah est passée de vie à trépas.
Le monde tel qu’il était connu dans le volet précédent n’existe plus, le Chaos se diffuse partout et la seule solution pour le dieu Bhunivelze est de trouver une héroïne, une personne pour sauver le monde à l’instar de Bruce Willis dans la majorité de ses films.
Qui de mieux que Lightning, la célèbre guerrière de Cocoon pour satisfaire à cette exigence ? Mais tout n’est pas rose et elle n’est pas très favorable à l’idée d’endosser cette nouvelle tâche de boy-scout pour les dieux. Afin de s’assurer de son entière collaboration, la divinité lui promet que sa défunte sœur sera ressuscitée si elle sauve un maximum d’âmes avant que le monde ne soit complétement détruit par l’ultime Armageddon au bout d’une semaine.
Chaque âme sauvée par la libératrice permet de repousser la cruelle échéance, transformées en « radiances » pour faire grandir l’Yggdrasil, un arbre qui peut prolonger le terme jusqu’au dénouement final au bout de 13 jours.

Après une cinématique plutôt pêchue qui explique assez brièvement la présence de Lightning, son combat contre Snow ainsi que l’explication sur sa mission et sa nécessité, on est plongé dans le sujet et on est confronté au fameux gameplay si spécial de ce Lightning Returns : Final Fantasy XIII.

Le temps est compté…

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Le boulot de la Libératrice, sauvez des âmes !

Le temps est une donnée essentielle pour tout joueur qui souhaite se lancer dans cette suite, car tout le gameplay de Lightning returns se base sur la manière dont le joueur va le gérer.

Ceux qui ont tenté l’expérience des jeux de la saga Dead Rising de Capcom savent à quel point ce type de gameplay peut être contrariant. Mais pour éviter trop de frustration, Square Enix a finalement opté pour un gameplay temporel un peu moins exigeant mais qui reste à mes yeux totalement hors propos dans un Final Fantasy.

Le principal reproche que je peux émettre sur ce gameplay concerne le manque de temps et l’obligation de toujours se demander si on en aura suffisamment pour réaliser l’une ou l’autre mission. En effet, une journée dans le jeu se traduit par une heure de jeu en temps réel et donc le temps imparti passe plutôt vite. On se retrouve vite à court de temps avant d’avoir tenté de comprendre les objectifs des missions, on peste, on tourne en rond et notre si précieux stock fond comme neige au soleil. Et comme dans tout jeu au gameplay temporel, certaines missions « annexes » ne sont disponibles qu’a des moments clés, si on a le malheur de ne pas y penser, on loupe le créneau horaire et on perd le bénéfice de la réussite de cette mission (le plus souvent une âme ou une tenue), le plus rageant c’est que l’objectif est souvent très facile à atteindre. Dans un jeu où la réussite de ces missions « annexes » est primordiale afin de prolonger la durée de vie, ça le fait vraiment moyen.

Outre le fait de devoir toujours être en train de courir dans le jeu, on fait face à un autre problème de taille, un manque flagrant d’indications lors des missions.
J’ai peut être plus trop l’habitude des RPG à l’ancienne mais j’ai fini par apprécier d’être plus ou moins guidé lorsque je débute l’une ou l’autre mission, dans Lightning Returns, c’est une habitude qu’il faut oublier.

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Les stats de Lightning évoluent légérement avec la réussite des missions

Tout cela peut sembler assez abstrait pour une personne extérieure, je vais donc illustrer mes propos avec la toute première mission qui suit la scène d’intro entre Lightning et Snow. On arrive donc dans la première cité du jeu, Luxérion, Lightning assiste impuissante au meurtre d’une personne qui lui ressemble trait pour trait. On découvre rapidement que c’est la secte d’Etro qui est derrière ces meurtres. La Libératrice ne peut pas laisser la situation empirer et donc on décide de partir à la recherche des coupables.
Quelques instants plus tard, on découvre qu’ils se réfugient dans une partie éloignée de la cité et que pour les suivre, un code de 4 chiffres est indispensable, tel est la première mission « officielle » de la Libératrice, trouver ce code endéans la journée.

Il va de soi que les codes sont très bien cachés et qu’il va falloir les chercher dans les moindres recoins de cette grande cité (plusieurs zones ne sont accessibles qu’a un moment précis, ce qui gêne encore plus la progression). Cela pourrait se montrer assez facile au premier abord mais c’est sans compter sur la volonté des développeurs de les placer dans des endroits improbables et impossibles à repérer au premier regard. On passe donc plus de temps dans cette mission à faire tourner la caméra à 360° autour de son personnage pour retrouver ces codes. On nous donne comme seule indication de trouver des groupes de PNJ « effrayés », mais cette aide n’est pas suffisamment claire et on tourne en rond en regardant le temps qui s’égrène inévitablement. On a donc 50% de chance d’échouer dans cette première mission et d’être amené à recommencer encore et encore sans certitude de connaitre l’emplacement des chiffres. Car pour couronner le tout, leur emplacement est totalement aléatoire d’une tentative à l’autre, je vous avoue qu’il m’a fallu une patience d’ange (et deux journées de temps de jeu perdues) pour enfin y arriver et continuer ma partie.

On n’évolue pas mais on change de garde robe !

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Tout est personnalisable (jusqu’à la couleur des accessoires)

Il va sans dire que je suis un tout grand amateur de J-RPG et j’ai été assez déstabilisé par un aspect plutôt inédit dans Lightning Returns, l’absence totale de points d’expérience.
Finie la quête d’XP en enchaînant l’un à la suite de l’autre plusieurs adversaires, dans cette suite, l’évolution du personnage est liée à sa garde-robe.
On fait vite le rapprochement entre ces tenues et les jobs habituels des autres Final Fantasy.

Dès le début, on nous confie deux tenues plutôt basiques, l’une de type guerrier bourrin au corps à corps et une autre pour un combat rapide en finesse, on gagne ensuite très vite une tenue de magicienne pour les attaques élémentaires.
Chaque tenue est entièrement personnalisable, tant au niveau de l’équipement ou des actions, mais il n’est pas possible d’en modifier la nature, un guerrier bourrin ne peut pas devenir magicien et vice versa.
Mais il est tout à fait possible d’influencer légèrement certaines caractéristiques avec les divers équipements pour modifier les HP de la tenue ou encore la taille de jauge ATB.

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La fusion, le passage indispensable pour éviter le one shot !

Lors des combats, on choisit à volonté entre les trois tenues équipées par une simple pression des boutons de tranche afin d’être à la hauteur devant chaque adversaire. Outre l’aspect stratégique de ce changement, c’est aussi la seule façon de remonter rapidement la barre ATB pour éviter de devoir subir les foudres des opposants car sans points ATB, Lightning devient un vrai punching ball humain qui va perdre ses HP à une vitesse ahurissante.

Très vite les premières actions deviennent inutiles et il faut passer à la vitesse supérieure en les boostant. Comme il n’y a pas d’XP pour l’héroïne (sauf une évolution légère de stats par la réussite des missions), Square Enix a eu la bonne idée de mettre en place un système de fusion d’actions via plusieurs magasins spécialisés. On est libre de les utiliser ou pas, mais on se rend vite compte que c’est un passage quasi-obligatoire. Cela permet d’obtenir des actions plus puissantes en combinant deux actions « basiques » (par exemple : un feu niv 1 + un feu niv 1 donnent un feu niv1+, etc…). Pour atteindre les actions de niveau 2, il faut passer par « l’élévation » qui consiste en l’utilisation d’une orbe en combinaison avec une fusion pour gagner une attaque bien plus puissante. Cette possibilité est agréable et peut diversifier la manière d’aborder les combats d’une tenue à l’autre.

Des combats pêchus et rythmés…

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Le premier boss sert avant tout de didacticiel et c’est une bonne chose !

A l’instar d’un Kingdom Hearts, le système de combat est vraiment dynamique et en temps réel.
Ce qui peut choquer un habitué des RPG c’est qu’il n’y a pas de zones de combats à proprement parler. Les ennemis déambulent librement dans la cité et les PNJ continuent leur petit bonhomme de chemin en présence des adversaires. Bien-sûr, dès qu’un combat s’enclenche, ils partent se réfugier un peu plus loin.
Il y a deux façons d’aborder un combat, soit on se fait surprendre par l’ennemi ou on fonce volontairement dans la bataille avec un bon coup d’épée bien senti. Dans la première situation, un malus affectera la vie de l’héroïne mais dans la seconde, un malus affectera la vie de l’adversaire.
Le système de combat est vraiment intuitif, une touche pour une action, idéal pour réaliser toutes les actions sans perdre de temps dans des menus complexes.

Malgré un système de combat plutôt simple au premier abord, on découvre qu’ils sont plus profonds qu’ils n’y paraissent. Comme dans chaque RPG, les ennemis sont sensibles à l’un ou l’autre élément et il sera nécessaire d’user et d’abuser de ces faiblesses pour en finir rapidement.
En outre, il est possible de « choquer » les adversaires, en effet, une barre de progression sur chaque ennemi se remplit au fur et à mesure que l’on accomplit certaines actions, pour l’un il faut utiliser la magie « glace » et pour un autre, il faut attaquer à un moment précis, ce qui donne un aspect assez stratégique aux affrontements, cette possibilité se montre quasi indispensable contre les boss du jeu qui sont de vrais sacs à PV.

Une réalisation de haute volée.

graphique

Les cités fourmillent de détails avec des graphismes vraiment superbes !

L’aspect graphique de ce FF 13-3 est vraiment impeccable, on est fasciné par la beauté des  cinématiques (Square Enix est devenu une véritable référence pour ces genre de vidéos), j’ai été littéralement bluffé par la séquence d’intro sur mon bel écran full HD, j’ai eu l’impression de regarder un film tellement certains visages sont réalistes.
Bien-sûr outre ces cinématiques de toute beauté, le jeu se montre tout aussi grandiose dans sa réalisation, les villes fourmillent de détails en tout genre et le jeu est relativement fluide. Mention spéciale lors des combats dans lesquels les effets élémentaires sont vraiment bien rendus, on sentirait presque le froid lors des attaques de glace.
Bien que le travail graphique soit presque parfait, on se rend compte que l’effort a été plutôt mis sur le design des villes car les zones non habitées sont plutôt vides.
Encore une fois, toute la maitrise des équipes musicales de Square Enix plonge le joueur dans l’aventure. La musique des combats est juste parfaite et donne vraiment la pèche et les arrangements reste pour la plupart de bonne facture.
Niveau effets sonores, il y a peut être un petit bémol, la voix de Lightning est juste insupportable à écouter (on a l’impression d’entendre une dépressive au bord du suicide), et pour couronner le tout elle n’arrête jamais de commenter la moindre action par une intervention plutôt inutile qui arrive presque à gâcher la bande sonore des combats. J’ajoute aussi que la voix de Hope est encore plus insupportable au cours des phases d’exploration, la moindre action déclenche une ligne de dialogue qui ne sert absolument à rien (j’exagère un peu mais ça donne parfois un dialogue du genre : regarde cette tour, elle est haute, faut faire attention quand tu grimpes…).

Un jeu difficile mais…

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On accède assez rapidement à un almanach des monstres pour établir une stratégie efficace

Comme je l’indique en préambule, le temps est notre plus grand ennemi dans ce Lighting returns mais en plus, la difficulté est assez mal dosée. Comme il se base sur un monde ouvert, on se retrouve très vite face à des opposants plutôt coriaces, on tombe vite face à des abominations qui culminent dans les 4000 PV et on ne fait que des dégâts minimes par tranche de 100 ou 150 PV (et dans les 300 en cas de « choc ») (par exemple : dès que l’on déchiffre le code, on accède à la partie arrière de Luxérion, et ça commence à devenir la foire si on n’a pas pris le temps de bien préparer son équipement).
C’est pourquoi, il n’est pas étonnant de perdre lors de sa première partie. Dès lors, on a le choix entre charger sa partie ou redémarrer un « new game + » pour arriver à voir la fin du jeu. Ce mode permet de recommencer le scénario au jour 1 en conservant les tenues et actions acquises, l’équipement et quelques items non liés au scénario.
Cela rend le jeu un peu plus facile lors du deuxième passage mais c’est dommage de contraindre le joueur à passer par là pour voir la fin du jeu sans avoir des envies de meurtre.
L’autre solution est de faire le jeu avec un guide sur les genoux, mais si c’est le cas, on s’amusera tout autant en regardant un let’s play sur Internet.