J’étais très enthousiaste quand j’ai appris que les petits gars de chez NetherRealm Studios se lançaient dans un nouveau jeu de baston dans l’univers DC Comics. Depuis, j’ai lu toutes les news, regardé tous les trailers et j’étais impatient de pouvoir enfin poser mes grosses paluches sur le titre pour voir ce qu’il avait dans le ventre. Quand les super-héros et leurs ennemis décident de se foutre sur la tronche, ça ne peut que faire des étincelles… Mais est-ce le cas dans  Injustice : Les Dieux sont parmi nous ?

Choose Your Destiny

Le dernier Mortal Kombat avait réellement séduit, enfin la série repartait sur de bonnes bases en nous offrant un gameplay 2D efficace dans un univers 3D qui faisait honneur à la série. On retrouvait d’ailleurs les sensations qu’on ressentait en jouant à Mortal Kombat 2 ou 3 à la grande époque des consoles 16 bit. On se souvient aussi qu’il y a quelques années, notre bande de mecs en collant avait également débarqué dans l’univers MK avec Mortal Kombat Vs DC Comics, avec le résultat qu’on connaît : une exploitation plutôt moyenne d’un potentiel pourtant bien présent.

Pour redorer le blason des justiciers en slip, Injustice débarque dans les salons avec un casting bien fourni et un contenu honorable.  Cette fois, l’essai est marqué, le titre de NetherRealm est un bourre-pif qui n’a rien à envier à ces camarades de classe et qui assure réellement le show dans le trip comics / blockbuster.

Les personnages disponibles sont au nombre de 24, la moitié permettant d’incarner des super-héros, l’autre moitié des supers vilains. Personnellement, je ne les connaissais pas tous en lançant la première partie mais les indémodables stars DC ne manquent pas à l’appel. Batman, Superman, Le Joker et autre Lex Luthor sont là, prêts à en découdre. Fight !

Diagnostic docteur ? Une gastro-cryptonite aigue…

Commençons directement par mettre un énorme bon point au contenu réellement conséquent de la galette. Le mode Histoire se déroule en 12 chapitres bénéficiant d’une narration soignée et d’une mise en scène réussie. Dans un univers parallèle, à la suite de l’assassinat de Loïs Lane par le Joker, Superman décide de régner d’une main de fer sur le monde et d’imposer une discipline qui ne plaira pas à tous. Pour arrêter l’homme de fer, Batman décide d’amener dans cet univers, les héros de notre dimension. Voilà le départ d’un scénario qui va s’avérer plutôt sympathique dans son déroulement.

Ajoutons à cela, un mode S.T.A.R. Labs qui nous offre 240 défis à relever, un mode Arcade avec de nombreuses variantes et un mode Versus classique aussi bien en ligne qu’en local.

Mortal Batman

Au niveau du gameplay, c’est encore une fois très proche de Mortal Kombat, avec deux barres de vie pour deux rounds sans interruption, une jauge de super qui se remplit au fur et à mesure des gnons qu’on encaisse ou des coups spéciaux qu’on réalise, les combos habituels et les « juggle » abusés tels qu’on les connaît.

Là où Injustice change un peu la donne c’est dans l’interactivité avec les différentes arènes. Dans chaque niveau, en appuyant simplement sur la touche R1 aux endroits où c’est indiqué, votre personnage utilisera un élément du décor pour provoquer des dégâts chez l’adversaire. On va pouvoir envoyer une benne à ordures, conduire une moto ou encore utiliser un missile sur l’opposant. Il y a toute une pléiade d’actions possibles et ça ajoute une dose de fun non négligeable.

Il y a également moyen d’éjecter le concurrent vers une autre zone avec une transition à la mise en scène pêchue qui amène même parfois à faire des rencontres inattendues (à Arkham par exemple). Il n’est pas rare de traverser quelques murs ou de provoquer un crash d’hélicoptère… Les arrières plans et les costumes se détruisent également à la cadence des coups portés à gauche ou à droite, ce qui dynamise encore les différents rounds.

A la manière des coups EX dans Street Fighter,  on peut utiliser une partie de sa jauge de super pour envoyer un coup spécial plus puissant, voire utiliser toute la charge pour sortir la botte secrète de votre poulain. Encore une fois, ces attaques s’affichent avec un grand soin et quand elles passent, le résultat est toujours jouissif et complètement démesuré à tel point que parfois, on ne peut s’empêcher d’éclater de rire. Toutes les techniques restent accessibles facilement puisque le tout se fait uniquement avec les boutons de tranche… Easy !

Chaque protagoniste bénéficie aussi d’un atout avec le bouton rond. Il développe alors une capacité unique comme une augmentation des dégâts pour Superman ou une bonne injection pour ce vieux Bane qui va le rendre encore plus costaud. Honnêtement, je m’en suis très peu servi et je pense qu’au final, on oublie un peu ce point de vue pendant l’affrontement.

Une fois par bataille on va pouvoir aussi tenter de récupérer de la vie en provoquant un duel qui est en fait simplement gagné par la personne qui a le plus de « super » au compteur. Je pense que, bien utilisé, il pourrait inverser la tendance du match et retourner la situation.

Mettons un sourire sur ce visage !

Pourtant, cette nouvelle épopée dans le monde DC n’est pas parfaite et Injustice souffre malheureusement de quelques défauts. Qu’on se rassure, ils sont assez légers pour ne pas venir gâcher totalement l’expérience.

On commence avec cette fameuse rigidité dans l’animation des personnages, toujours présente. C’était déjà comme ça dans les années 90 sur les consoles d’époque et ça l’est toujours aujourd’hui. Les combattants souffrent du syndrome du balai carré dans le fion à tel point que parfois, il y’a un temps d’arrêt entre deux coups portés qui peut vous faire frôler la crise de nerfs.
Pendant les cut-scenes du mode histoire, les développeurs ont pensé qu’il était judicieux de mettre quelques séquences de QTE. Malheureusement, elles manquent souvent d’intérêt et certaines sont juste complètement ratées.

Enfin, le plus gros défaut d’Injustice vient de son incroyable problème d’équilibre au sein du casting. Certains personnages sont tellement cheatés qu’ils vont vous faire rager au point de vouloir s’arracher les cheveux.

La conclusion d’un Stoney qui porte son slip au dessus de son futal

Injustice  propose un jeu de baston tout à fait correct qui ne fait pas dans la finesse. Ses différentes possibilités et sa technique facile permettront au joueur débutant de surprendre l’habitué. Il bénéficie d’un contenu exemplaire pour un titre du genre et d’une réalisation honorable pour nos consoles de salon vieillissantes. Evidemment, le mieux, c’est d’inviter ses potes et de se faire quelques parties en buvant un florilège de choppes. C’est dans cette ambiance qu’il montre son réel potentiel.

Un grand merci à : Spacecowboy pour la correction