En 1990, j’avais 9 ans, et j’étais loin de m’imaginer que je toucherais un jour l’un des meilleurs jeux que la NES  durant ces dix années de bon et loyaux services. Retour sur ce titre qui reste pour un bon nombre de joueurs, une oeuvre mythique dotée d’une belle aventure…

Avant propos

Bien que l’histoire au sujet de la création du personnage de l’ Oncle Picsou puisse être intéressante d’un point de vue culturel, il est toutefois inutile de l’aborder dans un test du jeu Duck Tales.
Permettez-moi donc d’entrer directement dans le vif du sujet et place au test de cette perle de la NES.

Picsou, ouh ouh…

L’une des particularités de Duck Tales est qu’il n’est pas introduit par une quelconque histoire et laisse au joueur le choix de créer sa propre narration tout au long de l’aventure.

Pour ma part, voilà comment j’imagine l’histoire de Duck Tales :

« Un jour, Oncle Picsou reçoit un coup de téléphone annonçant que cinq trésors légendaires ont été mis à jour et n’attendent que le premier venu pour s’en emparer. Toujours avide d’augmenter sa richesse, son sang ne fait qu’un tour et il met tout en œuvre pour parcourir le monde et mettre la main sur ces découvertes »

Bien que cette histoire ne soit pas officielle, il me plait à me persuader que elle convient parfaitement à la tâche de Picsou de récolter ces cinq trésors légendaires cachés dans autant de régions (Amazonie, Transylvanie, Himalaya, Afrique et finalement sur la Lune).

Des génies aux commandes

C’est à Capcom qu’incombe la création du jeu Duck Tales. Difficile de savoir à l’heure actuelle qui a été contacté le premier mais le mariage avec Disney fonctionne très bien et le jeu devient rapidement un best seller.
Du coté de Capcom, c’est Tokuro Fujiwara (Ghosts’n Goblins, saga Megaman et plus récemment MadWorld) qui endosse la casquette de producteur et Keiji Inafune (design de Megaman) qui s’occupe de la partie graphisme du jeu.
Pour la bande son, c’est Yoshihiro Sakaguchi (musique de Megaman, Street Fighter, …) qui est aux commandes.
C’est donc tout à fait normal de ressentir l’âme du « Blue Bomber » dans Duck Tales
Je suppose que Disney n’a pas vraiment participé au développement du jeu mais à juste autorisé Capcom à utiliser l’univers de Picsou.
On se rend bien compte que le jeu est créé par une sacrée équipe et il n’est pas étonnant qu’il soit encore considéré à l’heure actuelle comme un véritable hommage au plus puissant boss de tout Carnard Ville.

MegaDuck tales ?

Quand on connait le parcours de Tokuro Fujiwara et Keiji Inafune, on se rend très vite compte que Duck Tales est une sorte de clone d’une aventure de Megaman car les mécaniques de gameplay sont assez similaires.
Le jeu se présente donc sous la forme d’un soft de plate forme / action à la difficulté bien dosée (même si elle reste inférieure à un Megaman).
Bien sûr, Duck Tales ressemble à une aventure du Blue Bomber dont il recycle pas mal d’idées, comme le hub de départ, séparé en cinq stages basés chacun sur un thème différent.
Toutefois, il apporte également quelques idées originales, comme un parcours non défini à l’avance qui permet de faire l’aventure dans l’ordre de son choix sauf à certains moments où un élément de gameplay bien particulier oblige le joueur à se rendre dans un monde imposé.
A contrario d’un Megaman, Picsou est non violent donc pas de « buster » mais bien une arme terrible qui peut faire trembler n’importe quel ennemi, la fabuleuse canne de bois à ressort !
Je vous vois déjà venir et m’indiquer qu’il faut que j’arrête de me boire, mais je reste persuadé que même après 20 ans de bons et loyaux services, Capcom a crée l’arme la plus « cheatée » de l’univers vidéoludique.

Une canne « multifonction » ?

Il n’y a pas beaucoup de titres qui basent leur gameplay sur l’arme du personnage principal, bien Duck Tales s’amuse à briser les codes du jeu de plate forme en injectant cette fameuse canne au centre de tout son jeu.
En plus d’être l’ustensile fétiche de Picsou, Capcom l’a transformée en véritable couteau suisse du jeu vidéo. Elle est utile dans pratiquement toutes les situations. Tout d’abord, elle est utilisée comme un club de golf et permet de frapper et déplacer plusieurs blocs, ensuite elle est capable de détruire n’importe quel ennemi qui a l’audace de se dresser sur la route du fortuné canard et finalement elle fait office de trampoline portatif.
Cette dernière fonctionnalité va modifier complètement la façon dont chaque joueur aborde son aventure.
Certains vont parcourir chaque stage en bondissant sur la canne comme un gymnaste professionnel et d’autres utiliseront celle ci comme une solution de secours pour passer l’un ou l’autre passage ardu.

 

Duck Tales, le jeu parfait ?

Tout en restant parfaitement objectif, on est face à un jeu des années 90.
Si on le remet dans son époque, il n’a pas à rougir face aux autres productions sorties en 1990 et il reste à l’heure actuelle une valeur sûre de la console de Nintendo.
L’aspect graphique est agréable et coloré et on voit tout de suite le savoir faire de Keiji Inafune dans le design de Picsou. Plusieurs détails et mimiques particulières (les yeux qui « tremblent » si on frappe une surface dure avec la canne, …) ont été ajoutés pour renforcer l’immersion et l’attachement au personnage principal de l’aventure.
Bien sur les caractéristiques techniques de l’époque ne sont pas les même qu’aujourd’hui et donc je ne vais pas m’amuser à reprocher au titre ces fameuses chutes de frame rate inhérentes à l’architecture de la NES ou encore les « sprites » qui disparaissent mystérieusement.
Le seul point négatif que on peut souligner concerne la durée de vie, comptez deux petites heures pour parcourir l’intégralité du titre. Malheureusement comme la plupart des jeux NES de l’époque, une fois le jeu bouclé, rien ne nous invite à recommencer l’aventure, sauf si on souhaite battre son meilleur score.

Conclusion subjective de Lionheart_mike

Je me souviens avec beaucoup d’émotions de mes premières parties sur Duck Tales (que j’appelais à l’époque Picsou parce que quand on a 9 ans, on ne connait pas le nom original des dessins animés), j’ai surtout reçu le jeu à l’époque parce que j’étais un fan absolu du dessin animé « La bande à Picsou ».
Mes premières parties ont été désastreuses, habitué au gameplay classique de Mario bros, je ne comprenais pas le fonctionnement de la canne. A l’heure actuelle, je n’ai pas honte de dire que c’est bien des années plus tard que j’ai enfin pu boucler l’aventure de Picsou sur NES.
Duck Tales reste donc à mes yeux l’un des plus beaux jeux de Capcom sur le NES et mérite amplement sa place dans une collection de jeux retro !
Je vous invite à parcourir le net pour voir plusieurs records établis, je pense que vous serez surpris de constater que certains joueurs sont capables de le boucler en moins de 10 minutes.

Emission « Speed Game » de jeuxvideo.com où un « speedrunner » termine Duck Tales très rapidement.