Depuis pas mal d’années, Warner Interactive nous fait l’immense plaisir de sortir des adaptations de chefs d’œuvre en mode Lego, avec des fortunes diverses. Cette fois, c’est à la grandiose saga de J.R.R Tolkien de bénéficier de ce « lifting ».  Le succès est-il au rendez-vous ?

Après un Lego Star Wars génial, un Lego Indiania Jones agréable, un Lego Harry Potter amusant bien qu’un peu trop brouillon, et dernièrement, les très bons Lego Batman reprenant quasiment tous les éléments positifs des autres volets. Il est difficile d’imaginer ce qu’une énième adaptation pouvait apporter à cette saga qui collectionne les bons points.
C’était sans compter sur le talent de Telltale Games pour réinventer le buzz avec un jeu bourré de nouveautés.
C’est courant 2012 que j’entends parler de cette nouvelle adaptation, un peu craintif car Telltale Games décide de s’attaquer au fantastique Seigneur des Anneaux.

Avant de débuter il faut savoir que même si le jeu est sorti un peu avant le dernier film (The Hobbit) de Peter Jackson, il reprend la trame principale des trois premiers longs métrages de la licence (Le Seigneur des Anneaux, Les Deux Tours et le Retour du roi) on suit donc avec plaisir les aventures de Frodon Saquet tout au long de sa quête le menant tout droit dans les terres désolées du Mordor pour détruire l’anneau unique.
Comme pour chaque opus, Telltale mise énormément sur  la fidélité de son adaptation au scénario de son modèle. C’est pourquoi la scène d’ouverture du jeu est pratiquement copiée sur celle du film.
Nous sommes ainsi accueillis par la voix française officielle de Galadrielle qui nous raconte l’histoire de ce fameux  « précieux » (d’ailleurs presque tous les acteurs ont autorisé l’utilisation des voix françaises, point positif pour certains ou véritable torture pour les habitués à la V.O.), le tout dans un habillage Lego des plus réussis.

Directement mis dans le bain après ce petit intermède narratif, l’aventure débute et on incarne Isildur, Elendil et l’elfe Elrond lors de la grande bataille opposant la coalition des hommes et des Elfes, à celle du Mordor, menée par le diabolique Sauron. Cette scène montre immédiatement les intentions du développeur de nous faire vivre l’aventure du Seigneur des anneaux dans les meilleures conditions.
Après ce niveau introductif et didactique, nous retrouvons ce cher Frodon en plein milieu de la Comté, obligé bien malgré lui de porter l’anneau maudit vers le Mordor.

C’est parti pour l’aventure Seigneur des Anneaux version tout en briques.

Lego un jour, Lego toujours.

La toute grande force des adaptations Lego, outre la fidélité à l’œuvre originale, est l’humour omniprésent dans les différentes cinématiques du jeu. Ces scènes inspirées de leurs modèles sont souvent détournées pour y ajouter quelques anecdotes, afin de casser une scène parfois trop sérieuse.
Si vous êtes un fan absolu de la saga de Tolkien, cette dernière phrase a dû faire se dresser quelques poils sur votre nuque car Le Seigneur des Anneaux n’est absolument pas une histoire drôle et les événements se prêtent difficilement à la parodie.
C’est pourquoi la mission de Telltale a dû être bien compliquée de placer quelques scènes humoristiques pour coller à l’image habituelle des productions Lego. Dès lors, il faudra s’habituer au fait que ces scènes soient bien plus rares que dans ses ainés.
Ces moments feront tout juste sourire (Merry et Pippin jouant avec le chapeau de Gandalf ou encore Gimli se couvrant les yeux avec des lunettes de soudure à chaque apparition de Gandalf le blanc) mais nous sommes très loin de l’humour ultra décalé d’un Lego Star Wars.

Le Lego nouveau est arrivé !

Contrairement aux autres adaptations Lego qui se sont toujours cantonnées à des grandes pièces servant de hub pour le choix des niveaux, place est dorénavant faite à un monde ouvert qui correspond bien plus à l’idée que l’on se fait d’un jeu basé sur le Seigneur des Anneaux. A chaque instant, l’illusion fonctionne bien et on a l’impression de parcourir à pied la Terre du Milieu au gré du scénario.
Que l’on soit fan ou pas de l’œuvre de monsieur Tolkien, on n’est jamais perdu dans ce gigantesque monde ouvert grâce à une astucieuse idée du développeur d’ajouter une trainée de pièces Lego translucides. Celle-ci permet de suivre sans trop de soucis les nombreuses bifurcations menant aux niveaux d’action. Cette fonction est mise en place automatiquement par le jeu mais peut également être utilisée librement si on souhaite explorer ce monde plus en profondeur.
A la différence des autres opus, fini de se retrouver tout seul (ou à deux si on joue avec un ami). A l’instar du long métrage, on dirige une véritable troupe de héros, très grosse nouveauté qui permet d’avoir plusieurs possibilités de gameplay à chaque instant.

Les habitués des jeux Lego connaissent l’importance de jouir de plusieurs personnages : Aragorn est un traqueur hors pair, Legolas saute plus haut, Gandalf utilise sa magie pour atteindre certaines zones.
Qui dit monde ouvert, dit également quêtes annexes, celles-ci ne sont heureusement pas obligatoires mais apportent plusieurs éléments pour faciliter la progression. Peu d’entre elles sont faciles à accomplir et demandent une très bonne connaissance de la terre du Milieu ; il est de fait préférable de les laisser sur le côté temporairement et de se concentrer essentiellement sur le scénario du jeu.

Enfin, le Lego n’est plus muet ! En effet, la communication non verbale des autres opus fait désormais place aux briques parlantes. Dans un sens, c’est plus logique pour relater le scénario très complexe du Seigneur des Anneaux.
Le tout est soutenu par la bande sonore officielle des films, on obtient un cocktail détonnant qui fera plaisir à tout fan de la licence.

Peu avare, TellTale games nous offre une autre innovation, celle-ci tient en un mot qui va renouveler tout le gameplay de la franchise LEGO : le « sacro-saint » inventaire propre à chaque personnage.
Fini l’époque où il fallait switcher entre deux personnages pour transporter plusieurs manivelles ou autres objets nécessaires à la progression, chaque personnage à l’écran possède son propre inventaire pouvant stocker pas moins de 8 objets. J’attendais cette innovation depuis un bon moment, adieu les allers retours entre deux énigmes, adieu les personnages « baudets » et place à une progression plus naturelle.
Cet inventaire va gérer en même temps l’équipement du héros, car chacun est spécialiste dans un domaine bien particulier. Legolas est le seul à pouvoir utiliser un arc, Gimli reste un as avec une hache et Frodon possède le Dard, la lame anti-Orc.

Technique et gameplay 

Si on est habitué aux jeux de la franchise, on sait que la maniabilité est toujours agréable et que les possibilités sont nombreuses. Ce nouveau volet ne déroge pas à la règle et on retrouve un jeu qui se prend en main rapidement et qui peut être pratiqué par n’importe quel joueur. Bien sûr, il faut être un minimum amateur de la saga de Tolkien pour apprécier l’aventure mais malgré cette légère contrainte le jeu permet à tout un chacun de s’amuser à contrôler les héros de la communauté de l’anneau.
Les commandes répondent au doigt et à l’œil, à aucun moment on ne se sent frustré de ne pas avoir réussi l’une ou l’autre action.

Un contenu à la hauteur

Petit retour en arrière : dans les précédentes aventures LEGO, à chaque fin de niveau réussi parfaitement, la récompense attribuée consistait en une brique LEGO dorée. Dans cet opus, ambiance Seigneur des Anneaux oblige, ces récompenses deviennent des blocs de  Mytrihl brut, tout cela amène à l’une des nouveautés les plus agréables du jeu, le « crafting ».
C’est dans la ville de Bree que le forgeron échangera plusieurs objets d’équipement contre un certain nombre de blocs de ce métal si précieux. Mais avant de forger tout cela, il faudra au préalable avoir découvert des plans cachés dans les niveaux d’action. Au début de l’aventure, cette forge n’est absolument pas utile mais finira rapidement par être indispensable pour tout joueur qui souhaite fouiller la Terre du Milieu de fond en comble.

On se rend vite compte que le nombre de possibilités dans ce monde ouvert (et dans les niveaux « d’action ») est relativement impressionnant à tel point que il n’est pas rare de se perdre. Cette profusion de possibilités est sans aucun doute une astuce des développeurs pour prolonger artificiellement la durée de vie. Manœuvre inutile car le jeu n’a vraiment pas besoin de ça pour être plaisant durant de nombreuses heures.

Conclusion subjective de Lionheart_mike

Encore une fois, TellTales games parviennent à réaliser un exploit et placent à nouveau leur jeu sur le podium des meilleures adaptations LEGO sorties à ce jour !
La durée de vie est quasi infinie pour tout amateur de la saga de Tolkien et parvient même à  fasciner un néophyte grâce à la mise en scène quasi parfaite de chaque situation.
On peut regretter l’opulence des quêtes et des différents objets à récupérer mais le jeu en vaut vraiment la chandelle, tellement celles-ci apportent une réelle nouveauté à la franchise.
Tout cela permet d’obtenir un jeu homogène qui mixe plusieurs gameplays avec brio, il ne manque plus que du leveling via des points d’expérience pour obtenir un jeu de rôle.
Personnellement, j’en veux encore et j’attends la prochaine adaptation avec une vive impatience.

Lionheart_mike

Un grand merci à Vega pour la correction !