Intro : FFPS – First First Person Shooter

Afin de célébrer les 20 ans de « Doom », Bethesda et id_software nous proposent une version remasterisée de cette cultissime trilogie. Grand amateur de retrogaming, c’est toujours avec beaucoup de plaisir que j’accueille ce genre d’initiative souvent trop critiquée. Si rééditer une licence à succès est un moyen facile de gagner de l’argent, c’est aussi un bel hommage et une possibilité pour les plus jeunes de tester ce pionnier des FPS. Pour 30€ à peine, la compilation contient les 3 jeux ainsi que toutes leurs extensions dans des versions remaniées, jouables en ligne, contenant des succès et un leaderboard. Alors bonne affaire ou pas?

Prologue : Doom, Doom, l’enfant Doom, l’enfant doomira bien vite

Début des années 90, c’est immergé dans ces couloirs étroits parsemés d’aliens, minotaures, et un tas de créatures sataniques que ma jeunesse découvre le genre  FPS . À l’époque, c’était une révolution et le jeu faisait office de référence à tel point que la plupart des autres FPS étaient appelés « Doom-like ». Quelle époque ! Nous pensions que l’avenir serait de jouer à ce type de jeu immergé dans la réalité virtuelle à l’aide d’un casque posé sur notre tête. Oui, nous étions loin d’imaginer que finalement l’avenir nous réservait de jouer à « Angry Birds » sur des téléphones dépourvus de boutons… 🙂 Doom 3, sorti bien plus tard (2004) faisait office de vitrine technologiques pour le dernier « DirectX » du moment et proposait un gameplay sensiblement différent à base de survival-horror qui avait su séduire pas mal de monde.Je vais donc scinder ma critique en deux grosses parties distinctes : Doom1 et 2 d’une part et Doom3 d’autre part.

Doom 1&2 : Jeu d’homme et jeu d’homme 2

Intro : Pas de scénario, doomage

Sorti en 1993, Doom propulsera sur le devant de la scène un genre nouveau : le FPS. À l’époque les ordinateurs se popularisent et c’est le(tout) début d’Internet dans les universités américaines. Intelligemment, le jeu fût proposé gratuitement et légalement sur Internet. Partiellement en fait, en shareware. N’importe qui pouvait le récupérer, le copier, l’emmener au boulot et c’est en partie grâce à cela que très rapidement des millions d’ordinateurs furent équipés de Doom qui reste, avec Tetris, un des plus grand succès sur cette plate-forme. Sa suite, « Doom2 », sortie en 1994 proposera une simple prolongation de 32 niveaux supplémentaires dont certains avaient créé une grosse polémique, notamment en Allemagne ou le jeu fut interdit, car ils comportaient le svastika (croix gammée nazie).

Contenu : doux mélange

Les versions remasterisées des premiers épisodes de Doom jouissent d’un son stéréo sympa qui met en valeur les musiques kitsch et répétitives de l’époque. Les graphismes ne sont pas dénaturés et le tout bénéficie d’un contenu impressionnant dont voici la liste:

1)      Doom : épisodes:

a)      Knee-Deep in the Dead

b)      The Shores Of Hell

c)      Inferno

d)      Thy Flesh Consumed

Deux épisodes sortent du lot :

« Knee Deep in the Dead » avec ses textures de mur brunes et ses bassins de liquides  verdâtres était l’épisode distribué gratuitement dans la version shareware et restera pour bon nombre l’épisode le plus emblématique de la saga .

« Thy Flesh Consumed » du même développeur (John Romero) terminera le jeu en apothéose. Ses niveaux aux noms bibliques et la difficulté conséquente raviront les hardcores gamers en mal de sensation.

2)      Doom 2 : épisodes:

a)      Hell on Earth

b)      No rest for the living

Doom 2 est une réponse à l’attente des fans : des niveaux nombreux et variés, où vous enchainerez des affrontements frénétiques contre des hordes d’aliens et monstres en tous genres. Les fans parlent de la meilleure suite de tous les temps même si les apports sont minimes : le super shotgun et quelques nouveaux monstres. Attention que ça sera toutefois déroutant de commencer par cet épisode particulièrement exigeant si l’on n’a pas joué au premier.

3)      Multijoueur :

Doom fut l’un des premier jeu à proposer un mode multijoueur mettant en opposition directe les différentes personnes connectées . On pouvait s’adonner par connexion téléphonique ou en réseau local à des parties « Deathmatch » ou parcourir les différents épisodes en mode coopératif.

Ces modes de jeux ont bien sur état transposés sur nos consoles et il est même possible de jouer en multijoueur local via écran splitté.

Gameplay : La balle Doom Doom

Le fait le plus marquant à l’heure actuelle c’est l’absence de viseur ! Oui dans « Doom » vous ne dirigez pas vraiment votre flingue et vous devez simplement vous content de tirer approximativement vers les ennemis. Bien qu’étrange en 2012, ce système reste agréable à utiliser et permet de rusher comme un dingue au milieu des ennemies. Les niveaux sont des espèces de labyrinthes que vous arpenterez dans tous les sens afin de trouver la sortie menant au stage suivant. Les mécaniques sont simplistes : appuyer sur des interrupteurs déclenchera des ascenseurs, la clé jaune ouvre les portes jaunes, etc.

Conclusion : Godverdoom en voilà un bon jeu

 

20 ans plus tard c’est un vrai régal de rejouer à ce titre qui ne rend pas si mal à l’écran et donne une sensation de fluidité dans les déplacements très agréable. La nostalgie y est sans doute pour beaucoup mais je pense que même les plus jeunes devraient pouvoir s’amuser avec ce «  FPS arcade » qui ne trouve plus vraiment d’équivalent dans nos jeux modernes. 

Doom 3 : Doomrüm Kefta

Intro : Doom et notre cœur fait Doom, lalala lala lère

passe… Une présence maléfique lance un assaut sur votre station et détruit le réseau électrique, transforme vos collègues en zombies et envoie un tas de montres « doomesques » pour vous faire la peau… Livré à vous-même, vos nerfs seront mis à rude épreuve tandis que vous évoluerez dans ce contexte particulièrement flippant.

Gameplay : Voir ou tirer il ne faut plus choisir !?

Ce troisième épisode de Doom est sensiblement différent des deux premiers : c’est un surival horror. L’idée de génie à l’époque était de vous mettre face à un cruel dilemme : soit vous utilisiez votre lampe torche, soit votre arme mais pas les deux en même temps ! Cet élément de gameplay sur lequel reposait tout le jeu a simplement été supprimé de cette édition BFG. WTF ?! L . Pour le reste vous retrouverez un FPS des plus classiques, au rythme assez lent, particulièrement adapté à nos consoles. Doom oblige, vous aurez à récupérer des accès aux 4 coins des maps pour ouvrir les bonnes portes mais les clés colorées sont remplacées par un PDA . Si à l’époque le PDA était cool et moderne, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui… pour ma part j’avais même oublié avoir possédé ce genre d’appareil 🙂

Technique : Doominique, nique, nique

Véritable vitrine technologique à l’époque, le jeu a su garder toute sa splendeur et le portage sur consoles est très réussi. Les effets de lumières et l’ambiance sonore sont particulièrement bons et permettent de créer avec brio le contexte angoissant nécessaire à tout survival-horror. Certaines textures sont un peu pauvres mais a contrario le jeu est hyper fluide et ça c’est super agréable. Les monstres hideux qui peuplent le jeu sont très réussis et collent très bien à l’univers morbide de la saga. Carton rouge par contre pour les étapes de sauvegarde et chargement qui sont HORRIBLEMENT lentes et interviennent un peu n’importe quand, en plein milieu d’un stage. Le jeu propose également un mode 3D sur PS3 mais je n’ai pas le matériel pour en profiter.

Conclusions : Mikadoom, la petite faiblesse qui vous perdra

C’est un vrai plaisir que de retrouver ce titre sur mon énorme TV avec le home-cinéma à fond 🙂 C’est flippant, trippant, bourrin et j’ai passé du bon temps à y jouer. Malgré ses huit années, le jeu n’a pas à rougir et bénéficie, techniquement, d’une adaptation très réussie. La campagne inédite est sympa, sans plus. Ça aurait pu être un succès total si le gameplay original avait été préservé et si les développeurs avaient eu la bonne idée d’optimiser les sauvegardes pour les rendre totalement transparentes. Bilan mitigé mais une chose est sûre : pour ce prix et avec tout ce contenu, si vous aimez la licence, foncez l’acheter.

Notes : 3 Doom et un coup fin

Maniabilité : 3/5

Tous les épisodes de la compilation sont agréables pad en main, surtout les vieux. Dommage pour le gameplay altéré du troisième.

Technique : 4/5

Les vieux épisodes sont fidèles et agréables et Doom 3, bien flippant, dispose de beaux effets.

Originalité : 2/5

Rien d’original dans cette réédition forcément… si ce n’est le coop en écran splitté sur Doom1 et 2.

Durée de vie : 5/5

La compilation regroupe un contenu très conséquent qui saura vous tenir des heures devant votre TV.

Scénario : 1/5

Si dans doom1 et 2 on regrette l’absence de scénario, dans le 3 on regrette qu’il y en ait un.

Online : 3/5

Si chaque épisode bénéficie de nombreux modes de jeux en ligne… impossible de trouver des joueurs 🙁

Note : 3/5

Chouette compilation à petit prix pour découvrir ou redécouvrir ces monuments du jeu vidéo.